pour les grandes filles grandes

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dimanche 19 janvier 2014

Mon expérience Louboutin

Pour répondre aux mille et une voix qui s'élèvent pour Louboutin alors que j'ai critiqué le comportement des vendeurs en boutique et la semelle rouge qui se retrouve aussi sur les chaussures de la femme de ménage alors que c'est supposé être luxe (tiens, elle n'a pas un Hermès mais un faux Vuitton)... Je suis allée acheter des chaussures pour une amie qui habite loin, loin de toute boutique.

Alors ? je suis passée un midi, le visage fermé, l'air ennuyé de trotter aussi loin. Bon ! Le vigile m'ouvre, après avoir remisé son téléphone portable dans sa poche. C'est le seul qui me dira bonjour.

J'attends. La vendeuse ne m'a pas regardé et encore moins saluée. Une femme plus âgée sans être vieille tient la caisse, sans en sortir : il ne lui manque que les lunettes et la chainette pour parfaire son rôle de directrice caissière (c'est quand même pas les vendeurs qui vont encaisser quand même ! ils risquent de nous voler !). Elle ne m'adresse pas un regard non plus.

Le vendeur finalise sa vente avec une provinciale (je peux critiquer, j'en viens) ravie d'être entrée dans le saint des saints, la boutique Louboutin. C'est vrai que c'est joli, l'escalier est bienvenu, la moquette épaisse et rouge pour ne pas marquer les semelles si fragiles... euh ! délicates !

J'entends le vendeur finaliser à toute vitesse par son laïus sur la semelle, le réparateur et comment les entretenir. Il connaît ça par coeur, rien n'est évidemment personnalisé. On sent qu'il a été briefé pour ne rien oublier et pouvoir garantir à la cliente mécontente : on vous l'avait dit !

Enfin, le couple part et n'est pas racompagné. C'est important, je trouve.

J'entends la vendeuse parler de hauteur de talons ! Ah ! on parle de cambrure dans le luxe, c'est le B A BA mademoiselle. Et vous qui me lisez et allez crier, sachez que c'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup.... (j'en ferai une chanson un jour)

Le vendeur me voit pour la première fois et me demande ce que je veux : ben rester plantée là à attendre qu'on veuille bien me voir... Ah non ! Regarder les cuissardes zébrées avec plateforme qu'une drag queen des années 90 aurait renié ? Non plus, je viens chercher des toboggan....

Ah, je vais voir s'il en reste. Pourquoi ??? Il n'en resterait pas ? Il consulte l'ordinateur, se fige, je reste seule encore. Bon. Il y en a, il monte. Ca dure, ça dure, je reste toujours debout dans la boutique et tout le monde s'en fiche. Une pauvresse est affalée sur le canapé, elle doit attendre aussi, désolée, j'ai pris son tour !

La caissière manager ne me parle pas, ne me regarde pas. La vendeuse fait son job patiemment devant moi, sans grande formation hélas pour le luxe qu'est supposée incarner la marque.

Retour du gentil vendeur. Il me sent crispée, perdue, mais ne dit rien, ne sourit pas. Il me montre la boîte, ok, les chaussures pour vérifier que c'est bien ça. Ca va.
Il me propose de m'enregistrer, ben non c'est pour une amie déjà enregistrée... Je connais le logiciel utilisé, je l'ai eu aussi dans un magasin moyenne gamme, il est assez simpliste.

Je me retrouve dans les griffes de la manager caissière sans un sourire, ok. Je donne le nom de mon amie qui passe une ou deux fois par an à Paris et a déjà acheté chez eux. J'y suis parce que personne ne lui a fait une vente par téléphone, ce n'est pas très pro alors que c'est si simple. Bref !

Je paie, le vendeur emballe et m'épargne le laïus sur le réparateur cordonnier spécialiste de semelles rouges... La CB passe, 565 euro l'escarpin de base un peu découpé, ça calme. C'est vrai qu'il est joli, une belle ligne, mais quand même pas si incroyable. Seule l'alliance vernis noir et vernis rouge claque ! On comprend l'usage qu'en faisaient les prostituées et le côté Pigalle assumé par Christian Louboutin.

J'attends, encore.... J'attends quoi ? Une minute ? mais pourquoi ? Je demande mon sac au vendeur et là, la manager caissière odieuse me dit : la facture s'imprime. Ok. Le vendeur met la facture dans un carton rose pâle, me donne le sac par dessus le comptoir (on est chez Tati ??? C'est quoi ces manières ? On contourne le comptoir pour le donner à la cliente ! l'essence même du travail ! Viiiiite une formation luxe pour les vendeurs Louboutin !)

C'est le vigile qui me dira au revoir. Pas bonne journée, juste au revoir. Et il reprendra son téléphone pour consulter sa page facebook....

Mon avis alors ?? Vous le lisez. Pour les vendeurs, j'ai dû être déstabilisante, pénible, étrange, mais qui doit faire le premier pas ? La cliente doit sourire, parler, raconter sa vie ? Non, elle est cliente. Un regard pour me dire qu'on m'avait vue, ça suffisait. Aller vers moi et demander si je désirais quelque chose, cela aurait été gentil. L'attitude de la manager caissière était vraiment hautaine et pénible. Le vendeur était gentil mais pas formé et pas armé.
Un mot aimable pour dire combien j'étais délicieuse de venir chercher des souliers pour mon amie... Une remarque pour me demander de m'assoir et patienter confortablement. Un sourire pour me dire : la facture s'imprime, je vous retiens encore quelques instants... Une proposition de m'enregistrer MOI dans le carnet d'adresses de la maison pour me proposer peut-être un achat futur ??? Ben NON !

Alors oui, j'ai acheté des Louboutin, oui, je paradais fièrement avec le sac moche façon papier kraft, mais non, personne ne m'a remarquée.... Je suis rentrée et ni dans le quartier Saint-Honoré (où on a l'habitude des idiotes qui vont chez Louboubou comme en pélerinage au milieu des autres avec les sacs Abercrombie & Fitch ou leur maroquinerie Lancel) ni chez moi où les gens ne connaissent pas.... on ne m'a pas remarquée.

L'honneur est sauf, finalement : tout le monde s'en fout ! A commencer par ma marchande de fruits et légumes qui me propose son sac en toile vraiment plus beau que le faux kraft Louboutin. Je lui explique que ce sont des souliers, elle me regarde, se gratte le sourcil et son visage s'illumine : ahhh ! c'est des godasses, quoi.

Ben oui.







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